Historique de la Route Mondiale N°1

Dans les années 50, le département du Lot est choisi par le mouvement des Citoyens du monde : mouvement mondialiste revendiquant une planète sans frontière, régie par une loi mondiale.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un mouvement mondialiste se crée reprenant l’idée généreuse de l’Américaine Lola M.Lloyd et de la Hongroise Rosika Schwimmer qui avaient proposé, dès 1924, un plan pour la mise en place d’une Assemblée constituante mondiale dont les membres, élus par les peuples du monde entier, rédigeraient une Constitution mondiale.

Ainsi, en 1945, à l’université de Chicago aux États-Unis, se réunit tout d’abord un Comité pour la promotion d’une Constitution du Monde. Reprenant ces propositions, en 1946 à Londres, le député travailliste anglais Henry Usborne se fixe pour but de convoquer cette Constituante mondiale. Un mouvement populaire Croisade pour un gouvernement mondial, Crusade for World Government, soutient le parlementaire et ses amis. Le mouvement prend de l’ampleur. Du 13 au , ces « Fédéralistes internationaux » se réunissent à Luxembourg et prennent le nom de « Mouvement pour un Gouvernement Fédéral Mondial ».

Ces idées font mouche en France où, en 1947, Robert Sarrazac, alors militaire et chargé du « Service Information Allemagne » au ministère des Prisonniers et Déportés (dirigé par Henri Frenay), fonde avec deux amis, le « Centre de Recherches et d’Expression Mondialiste » et initie un réseau d’une vingtaine de camarades : « Le Front Humain des Citoyens du Monde ».

En , à Montreux en Suisse, 51 organisations fondent le Mouvement Universel pour une Confédération Mondiale. L’abbé Pierre y adhère. La philosophie pacifiste se trouve bientôt un héros, Garry Davis, pilote américain de la guerre, qui annonce le qu’il abandonne la nationalité américaine et qu’il se place désormais sous la protection de l’ONU.

Le Garry Davis annonce l’ouverture d’un Registre des Citoyens du Monde dans 40 pays. Le , l’activiste pacifiste et objecteur de conscience suisse René Bovard devient le secrétaire international des Citoyens du Monde. Il délègue sa fonction à Gérard Horst (connu plus tard sous le nom de André Gorz), installé à Paris auprès du Secrétariat français. La majorité des demandes d’enregistrement proviennent des trois pays européens vaincus, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. La guerre froide battant son plein, les Citoyens du Monde périclitent : Horst est licencié le , Davis repart aux États-Unis le , quelques jours avant le début de la guerre de Corée.

En 1949, à l’initiative de Robert Sarrazac, Cahors, chef-lieu du département français du Lot, rebaptisé Cahors Mundi, se déclare ville citoyenne du monde.

L’année suivante, les 24 et , Cahors fêtera en grande pompe ce premier anniversaire en présence du prix Nobel de la Paix 1949, l’Écossais Lord Boyd Orr, fondateur de la FAO à l’ONU. André Breton, le pape du surréalisme, participe aux festivités organisées près du monument médiéval, le pont Valentré. Cette manifestation a marqué le début d’un mouvement qui a impliqué un millier de territoires dans 13 pays.

Cahors devient la première ville à signer une charte de mondialisation, suivie par 248 communes du département, et se déclare « Cahors mundi », ville mondiale.

Plusieurs personnalités – politiques, intellectuels, artistes – adhèrent à ce mouvement initié par Garry Davis, ancien pilote de l’armée américaine. Parmi eux, André Breton, mais aussi Albert Camus, Sir Winston Churchill, Max Ernst ou encore l’Abbé Pierre…

Le 24 juin 1950,  l’inauguration de la Route sans frontière n°1 reliant symboliquement Cahors à Figeac. La route devait ensuite traverser le monde et rejoindre Berlin, la Chine, le Japon et les États-Unis.

71 ans plus tard l’Aveyron matérialise à son tour cette route au delà des limites du lot.

Localisation des bornes, Il en reste des bornes à poser pour rejoindre Paris, New-York , Moscou, New Delhi, ou Königswinter (Paris l’Hospitalet 687—Paris/Bouillac  581km—Bouillac /l’Hospitalet 136 km—L’Hospitalet /New York 6111 km (3797 miles)—-L’Hospitalet / Moscou 3335 km—L’hospitalet /New Delhi. 6620 km—L’hospitalet /Königswinter  1129 km)

An II du covid 

L’Hospitalet du Larzac a choisi de poser cette borne symbolique qui est une suite logique de sa position géographique enrichie par son histoire dans le temps. Les romains y ont laissé des traces visibles à ce jour, voie romaine, four à chaux, les templiers  étaient obligè de passer par l’hospitalité pour rejoindre leurs replis stratégiques,  plus  proche de nous une autoroute  traverse la commune elle est un passage naturel entre Cahors et le moyen orient pour boucler le tour du monde.

Bouillac ont aussi marquer leur importance stratégique car elle est le premier village hos des limites du lot pour une ouverture vers l’extrême-orient.

borne Figeac

A propos de
GARRY DAVIS

Garry Davis édite un passeport de citoyenneté universelle dont il a le numéro 1 et qui sera diffusé à 2,5 millions d’exemplaires. Einstein a le sien, ainsi que Sartre, l’Abbé Pierre… Le mouvement s’étend et de nombreuses villes se déclarent « citoyennes du monde ». La première à le faire, Cahors, se rebaptisera « Cahors Mundi » en 1949. Très vite, un millier de villes se déclarent dans 13 pays, la dernière étant Kashusha (République démocratique du Congo) en 2006.

Le 21 septembre 1949, Garry Davis campe devant la prison militaire du Cherche-Midi à Paris où est incarcéré Jean Moreau, objecteur de conscience. Camus et Pierre Bergé le rejoignent. Ils seront arrêtés et passeront la nuit en prison. Davis y retourne le lendemain de sa libération. Il faudra attendre une décennie pour qu’une législation autorise l’objection de conscience.

« IL TAPAIT À LA MACHINE SUR LA PLACE DU TROCADÉRO »

Davis n’est ni un leader ni un chef de troupe. On le dit plutôt solitaire, il ne revendiquera jamais le leadership du mouvement malgré de très nombreuses sollicitations : Gide, Breton…

En 1962, il publie My Country is the World où il développe ses idées universalistes. Georges Perec lui rend hommage dans son recueil Je me souviens en 1978, onzième souvenir : « Je me souviens du citoyen du monde Garry Davis. Il tapait à la machine sur la place du Trocadéro. » Il marque une génération qui prône l’action non-violente.

Puis le mouvement tombe un peu dans l’oubli. Mais actuellement, « Citoyen du monde » a été repris par le fils de Garry Davis, Troy Davis, devenu président de la World Citizen Foundation en 1996. Depuis le 24 juillet 2013, Garry Davis n’est plus (citoyen) de ce monde.

premiere borne à Cahors
Première borne Au Pont Valentré (Cahors)